
Mon premier passage sous le dermo remonte à 2002, chez Abraxas à Paris. A cette époque il s'agissait de me prouver que je pouvais avoir un tattoo moi aussi (eh oui). Emplacement standard et facilement dissimulable (haut du bras gauche). Peu renseigné, j'ai évidemment choisi un flash qui me "parlait", je lui ai donné la signification qui me convenait et elle me convient toujours, il est important pour moi donc il subsistera. Il a évidemment vieilli, un peu fusé mais pour un truc de 13 ans, il ne s'en sort pas mal. Une photo de meilleure qualité ne lui apporterait et ne lui enlèverait rien.

J'ai (très) longtemps cru que ça en resterait là mais, après avoir construit ma vie, fondé une famille, acheté une maison etc, des envies de renouveler l'expérience me sont venues petit à petit, de plus en plus insistantes. Il y a 18 mois environ, j'ai donc repassé la porte des shops (et celle de BW par la même occasion). Je voulais une pièce plus importante, en lien avec la précédente même si 12 ans les séparaient. Mon cahier des charges : des courbes, des rondeurs, une lecture douce et une sorte de labyrinthe mêlant impasses et chemins dégagés (toute l'histoire de ma vie en fait). Le contact est bien passé avec Isha Daw, de Médusa à Tours, qui a compris ma demande et m'a fait ça sur l'extérieur de la cuisse droite. Photo prise une semaine après la séance, en avril 2014 (pas terrible mais bon, comme dit plus haut, ce n'est qu'un pauvre tribal ringard)...


C'est là que l'envie de nouvelles choses prend forme et que l'addiction s'installe. En premier lieu, mon rapport à l'écriture me conduit à envisager un lettrage, mais je veux aussi lui associer un message positif (pour rendre hommage aux heures difficiles que ma famille a vécues pour vaincre un gros pépin médical à la naissance de ma fille). Je choisis une police ancienne, style Underwood des années 30 - la machine à écrire de l'écrivain maudit, quoi ! Et je demande donc à Isha de s'en charger avec pour consigne de faire des lettres un peu bouffées par le temps, et cela donne ça (septembre 2014). La photo date du jour J. A signaler que l'encre a été pas mal recrachée mais je n'ai pas eu envie de retouches, cette patine me plaît énormément.

Forcément, ce bras droit dédié à l'écriture me donne l'idée de faire aussi quelque chose pour le gauche, cette fois en rapport avec la musique (la seconde "mamelle" de ma créativité)

Je choisis un motif vu et revu, mais je veux un traitement particulier, crayonné. Isha, une fois de plus, me rend une copie qui me va. Nous sommes en novembre 2014. Photo prise 8 jours après le jour J, je n'en ai pas de meilleure.

A noter que ce point rouge était sensé être la seule note de couleur (clin d'œil) sur une collection que je voulais maintenir en B&G, mais il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, nous y reviendrons bientôt. En attendant, un jour de février 2015, en regardant un Vegvisir, une lumière s'allume dans ma tête : ce talisman islandais, utilisé comme compas par les marins pour se diriger et ne jamais se perdre, est idéal pour illustrer ma passion pour les rallyes de navigation que je dispute au volant d'une voiture ancienne... suédoise (donc Viking) ! Il me le faut absolument

Après avoir envisagé la cuisse, ma femme et Isha me convainquent de lui offrir mon mollet, et voilà le résultat (mai 2015). Photo prise au shop.

Juillet 2015. J'avais envie depuis longtemps d'exprimer mon rapport au temps qui passe, qui file, qui s'échappe, et en même temps qui fige des dates importantes dans nos mémoires et dans nos vies tout simplement. L'idée des hexagones me trottait dans la tête depuis un moment aussi. Isha (on ne change pas une équipe qui gagne) l'a interprété exactement comme je l'imaginais. Voici donc ma cuisse gauche à la sortie du shop, après la 1ère et la 2nde séances.


L'envie de plus grosses pièces s'affirme. Nous voici en février 2016 et Isha réalise mon plus "vieux" projet, des engrenages, un symbole qui représente beaucoup pour moi. Au départ je ne l'imaginais que sur le haut du bras mais au fur et à mesure, il m'est apparu évident que le dessin devait déborder tant sur la clavicule que derrière l'épaule. Je souhaitais un traitement fin et aéré, avec du mouvement, du dynamisme, et des taches d'encre pour matérialiser le bordel qu'il y a dans ma tête

Fin de la première séance :


Et de la seconde, photos prises après le nettoyage et la première application de crème. Pas facile de prendra à la fois sa clavicule et son dos, surtout sans aide extérieure


Et le voilà cicatrisé à m+2. Malheureusement certains traits se sont estompés, d'autres ont bavé un peu. J'ai une peau qui recrache, c'est comme ça, faudra faire avec !
Mais je l'aime toujours autant...


Edit du 10.11.2016 : je reviens vous montrer (partiellement) le résultat d'une customisation de mon flash initial. Je me suis finalement résolu à le transformer, 14 ans après. Le recouvrir ne m'aurait pas plu, il compte toujours pour moi. J'ai voulu au contraire amplifier ce qu'il signifie. Pour ça, je me suis aidé de la fameuse citation de Confucius : "On a deux vies. La seconde commence quand on comprend qu'on n'en a qu'une". Et je l'ai voulue en anglais car les mots sonnent mieux dans ma tête. Le parti-pris graphique était de coller à mon autre bras, avec lignes et pointillés, et cette fois des bulles stylisées au lieu des taches d'encre. Voici donc le résultat (première photo le jour J, soit juillet 2016, au shop d'Isha, et seconde photo après 2 mois, en regard des engrenages). Depuis, il s'est bien posé et il n'y a plus du tout de différences de teinte avec le dessin initial.


Je marque maintenant une petite pause dans les tattoos, me concentrant sur le stretching de mes lobes. Retour prévu en 2017 !
Merci à ceux et celles qui m'auront lu jusqu'au bout
